Les salariés et les internautes plus spécialement ceux appartenant à la génération Y vont subir des conséquences diverses, positives ou négatives, de l’hyper-connectivité.Pour certains, les jeunes générations qui vivront dans un monde hyper-connecté et feront de l’Internet une sorte de mémoire externe, seront agiles, rapides et multi-tâches. Mais en même temps, ils auront un besoin impérieux de gratification instantanée, feront des choix parfois un peu rapidement et manqueront de patience. C’est ce qu’indique un rapport publié par l’institut Pew Research Center dans la série The Future of The Internet intituléMillennials will benefit and suffer due to their hyperconnected lives basé sur une enquête auprès de mille experts et spécialistes des TIC dont une partie importante recommande de réfléchir à l’éducation en matière des usages des technologies de l’information des jeunes générations.
L’état des lieux aux Etats-Unis dans le monde de l’hyperconnexion est révélateur : 95 % des jeunes de 12 à 17 ans, 76 % utilisent des sites de réseaux sociaux et 77 % possède un téléphone portable; Pour les 18-29 ans, les chiffres sont respectivement de 96, 84 et 97 %. Plus de la moitié de ces groupes possèdent des smartphones et 23 % des tablettes. En France, les chiffres doivent être similaires.
Pour montrer l’importance aujourd’hui de la communication, les chiffres suivants donnent une idée de l’importance de leurs échanges :
– Près de 20 millions des 225 millions d’abonnés que compte l’outil de microblogging Twitter « suivent » 60 comptes Twitter ou plus et près de 2 millions en suivent plus de 500 ;
– Facebook fait état de plus de 800 millions d’ « amis » ; Ils passent plus de 700 milliards de minutes sur le réseau social chaque mois et installent plus de 20 millions d’applications chaque jour ; A la mi-2011, les utilisateurs de Facebook ont mis en ligne plus de 100 milliards de photos ;
– Les utilisateurs de YouTube mettent en ligne 60 heures de vidéo chaque minute et ont visionné plus de 1 000 milliards de vidéos en 2011 soit 140 par habitants de la planète.
Pour opérer une typologie des jeunes générations, les auteurs du rapport ont proposé deux affirmations :
1. En 2020, les jeunes dotés de cerveau multi-tâches seront « câblés » différemment des personnes de plus de 35 ans. Ils ne souffriront pas d’insuffisances cognitives en fonctionnant de manière multi-tâche et évolueront rapidement en alternant rapidement des tâches personnelles et professionnelles. Ils apprendront plus et seront mieux à même de trouver les réponses à des questions complexes, en particulier grâce à leur aptitude à entreprendre efficacement des recherches et à accéder à de l’intelligence collective via l’Internet. En synthèse, les changements induits dans les comportements de l’apprentissage chez les jeunes générations produiront des effets positifs.
2. En 2020, les jeunes dotés de cerveau multi-tâches seront « câblés » différemment des personnes de plus de 35 ans ce qui aura des conséquences négatives. Ils ne sont pas capables de maîtriser l’information. Ils passeront une grande partie de leur énergie à partager des messages courts, penseront nombre d’activités de manière ludique et ne seront pas vraiment capables d’engagements sérieux et durables avec les autres personnes et la connaissance. Ils manqueront de capacités de réflexion de fond ; ils n’auront pas capacités à établir des relations sociales ; ils seront totalement dépendant d’Internet et de terminaux mobiles. En résumé, les changements de comportement et d’apprentissage liés à l’Internet seront plutôt négatifs.
Sur le millier d’experts interrogés, 55 % partageaient la première affirmation plutôt positive alors que 42 % sont d’accord avec la seconde et ont donc une vision plutôt négative. Aucune troisième voie n’a été proposée aux experts afin de recueillir des opinions tranchées.
Parmi les qualités qui seront les plus recherchées d’ici à 2020, on peut mentionner la capacité à résoudre des problèmes de manière collaborative, parfois appelé crowd-sourcing, la recherche efficace d’informations en ligne avec la possibilité de discerner la qualité et la véracité des données trouvées (distinguer le bruit des vraies informations) et de les communiquer, la capacité de synthèse à partir de brides d’informations éparses collectées auprès de sources différentes , une orientation marquée sur l’avenir, la concentration.
L’idée d’un Internet comme un sorte de mémoire externe des individus semble faire son chemin, mais une mémoire beaucoup plus complexe qu’un simple disque car elle offre toutes sortes d’outils permettant de naviguer, de retrouver, d’associer… toutes sortes de données.
Il sera possible de récupérer de très larges quantités de données sans beaucoup d’efforts ce qui permettra aux personnes – jeunes et moins jeunes – de résoudre leurs problèmes. Les jeunes sont mieux placés pour utiliser ces futurs outils. Selon Amber Case, CEO de la société Geoloqi, « nos mémoires stockent des hyperliens vers les informations activées par des mots clés et des URL. Nous devenons des paléontologistes persistants de nos mémoires externes au fur et à mesure que nos cerveaux stockent des mots clés pour retrouver ces informations et non les informations complètes ». Poussant la métaphore un peu plus loin, Morley Winograd, auteur du livre Millelial Momentum : How a New Genetaion is remaking America, « les jeunes qui sont nés avec les TIC utilisent des technologies de type commutations de paquets plutôt que commutation de circuits ». « Tout au long de l’histoire, le cerveu humain a évolué de manière très flexible aux changements de l’envonnement, de la société et des technologies », considère Cathy Cavanaugh, professeur associé à l’université de Floride.
Mais les personnes interrogées ne sont pas toutes aussi enthousiastes. Pour certains experts, Les jeunes habitués à avoir facilement accès à de très grandes quantités d’informations pré-formatées seront moins enclins à entreprendre des analyses de fond, critiques et à remettre en cause ces informations. Alvaro Retana, technologiste chez HP fait part de quelques inquiétudes sur la capacité des jeunes à relever des défis complexes. « Le manque d’attention résultant de rapides et constantes interactions se fera au détriment de la capacité de concentration sur les problèmes complexes et nous verrons des conséquences négatives dans différents domaines ». L’enquête du Pew Research Center ne clôt pas le problème mais alimente la réflexion sur un sujet qui en a bien besoin.
Source: infoDSI.com
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